Sondage des voies lacrymales

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Le rôle protecteur qu’assurent les larmes vis-à-vis des yeux est essentiel. Leur production par les glandes lacrymales est un phénomène continu, de même que leur élimination vers les fosses nasales. Mais, celle-ci peut parfois être perturbée, notamment chez les nouveau-nés.

Cette obstruction des voies lacrymales doit alors être prise en charge et différentes techniques chirurgicales existent pour cela. Le sondage des voies lacrymales est la moins invasive de toute, envisageable dès 6 mois après la naissance. Il s’avère parfois suffisant mais, dans d’autres cas, des mesures chirurgicales différentes doivent être envisagées. 

Qu’est-ce que le sondage des voies lacrymales ? 

Les glandes lacrymales sont situées sous les paupières et produisent les larmes. Le rôle de ces dernières est de protéger l’œil, en assurant son nettoyage permanent et en facilitant l’élimination des corps étrangers. La production de larmes est un phénomène continu, de même que leur élimination vers les fosses nasales. Celle-ci débute par le passage des larmes dans des orifices situés dans les coins internes des paupières (points lacrymaux supérieurs et inférieurs), puis les canalicules lacrymaux, le sac lacrymal (situé dans les os du nez) et enfin le canal lacrymo-nasal.

Mais, les voies lacrymales peuvent parfois être obstruées, empêchant la bonne élimination des larmes. Ce phénomène touche notamment 1 à 5% des nourrissons et apparaît généralement 2 ou 3 semaines après la naissance. Le sondage des voies lacrymales est alors un geste chirurgical qui peut être réalisé à partir de 3 mois, pour rétablir une circulation normale des larmes vers les fosses nasales.

Dans quels cas avoir recours au sondage des voies lacrymales ?

L’obstruction des voies lacrymales se traduit le plus couramment par un larmoiement abondant et les larmes, épaisses, forment des croûtes une fois sèches. Par ailleurs, l’œil des sujets atteints est souvent collé, un gonflement et un changement de couleur de son pourtour sont aussi parfois observés, phénomènes qui peuvent aussi concerner la racine du nez.

Devant de tels symptômes chez le nouveau-né, il convient de consulter au plus vite un ophtalmologue, au risque sinon de voir se développer une infection.

Les examens réalisés pour poser le diagnostic sont indolores. Le praticien examine les yeux et les paupières du nouveau-né avec une lampe.

Par ailleurs chez l’adulte, afin de tester l’existence d’un éventuel blocage, il introduit du sérum physiologique dans le canal lacrymo-nasal, pour voir s’il est éliminé rapidement et évacué par le nez. Si nécessaire, cela peut être complété par une endoscopie nasale ou un dacryoscanner, pour localiser précisément le blocage.

C’est sur la base de ces différents éléments que la décision de procéder à un sondage des voies lacrymales peut alors être prise.

Déroulement d’un sondage des voies lacrymales

Avant l’opération

Avant l’intervention, le nouveau-né doit être à jeun selon les consignes de l’anesthésiste. Il est cependant possible de lui donner de l’eau jusqu’à une heure avant la chirurgie. 

Pendant l’opération

La chirurgie dure environ 30 minutes et a lieu sous anesthésie générale. Celle-ci reste cependant très légère, réalisée avec un masque facial dans lequel on fait respirer l’enfant (anesthésie en ventilation spontanée). Une fois l’anesthésie effective, le principe est de dilater le point lacrymal, pour pouvoir introduire une sonde très fine dans les canalicules lacrymaux, afin de perméabiliser les voies lacrymales.
 
Une intubation lacrymo-nasale est ensuite réalisée à l’aide d’un petit fil de silicone translucide qui restera en place plusieurs semaines. Ce dernier sera retiré en consultation sans anesthésie.

En fin d’intervention, des gouttes de collyres antibiotiques et anti-inflammatoires sont introduites dans l’œil opéré. Celui-ci est ensuite parfois recouvert d’un pansement.  

Après l’opération

Le sondage des voies lacrymales est un geste de chirurgie ambulatoire : le nouveau-né peut être ramené au domicile après une brève période d’observation post-opératoire. Au cours de celle-ci, un membre de l’équipe médicale évalue la douleur ressentie et administre si nécessaire un léger antalgique pour la prendre en charge. 

Suites post-opératoires du sondage des voies lacrymales

Les suites sont en générales simples.

Le coin de l’oeil peut être un peu enflé de manière transitoire. Il est aussi possible que le nouveau-né donne l’impression d’avoir le nez un peu bouché. Il ne faut toutefois pas le moucher pendant au moins 2 semaines. Au cours de cette période, seuls des rinçages délicats des fosses nasales au sérum physiologique peuvent être pratiqués, de même qu’un nettoyage des paupières.

Dans tous les cas, le traitement prescrit par le chirurgien doit être suivi à la lettre et il est strictement déconseillé d’administrer à l’enfant d’autres médicaments sans recueillir d’abord un avis médical. 

Risques et complications possibles 

Le sondage des voies lacrymales n’est pas à proprement parler une intervention risquée, même si, quand elle est réalisée sur un nouveau-né, de nombreux parents sont légitimement inquiets. Les complications restent néanmoins rarissimes. Il peut arriver que des saignements de nez subsistent pendant quelques temps et nécessitent la pose de mèches de coton. La littérature rapporte aussi certains cas de canalicules ou de canal lacrymo-nasal endommagés.

Après l’intervention, certaines manifestations doivent être considérées comme des signaux d’alerte et pousser à consulter au plus vite le chirurgien : œil maintenu fermé, photosensibilité anormale, rougeurs oculaires, gonflement qui s’accentue et sécrétions jaunâtres ou verdâtres notamment.    

Résultats du sondage des voies lacrymales

Des différentes interventions chirurgicales qui peuvent constituer la prise en charge d’une obstruction des voies lacrymales, le sondage est la moins invasive et constitue souvent la première option envisagée. Parfois, l’intervention suffit à rétablir une évacuation normale des larmes après quelques jours, et ce de façon définitive. Cela n’est pourtant pas toujours le cas et il peut arriver qu’une deuxième chirurgie s’avère nécessaire, au principe éventuellement différent de la première, comme une intubation des voies lacrymales ou la pratique d’une ouverture directe entre le sac lacrymal et les fosses nasales (dacryocystorhinostomie, DCR).   

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Les voies lacrymales

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