Lasik

Qu’est-ce que le Lasik ? 

Les amétropies sont des troubles de la réfraction oculaire. Elles trouvent souvent leur origine dans un défaut de courbure de la cornée, bien que la forme du cristallin puisse aussi parfois être incriminée. Pour les traiter, le Lasik est une technique de chirurgie réfractive dont le principe est de remodeler la forme de la cornée, par photoablation avec un faisceau laser.

Dans quels cas avoir recours au Lasik ?

Si le patient ne présente pas de contre-indications, le Lasik permet alors de traiter la myopie jusqu’à 10 dioptries (D). Pour l’hypermétropie et l’astigmatisme, la limite supérieure de traitement est de 6D. Une variante de la méthode, le Presbylasik, autorise par ailleurs la prise en charge de la presbytie jusqu’à 3D.  

Déroulement d’un traitement Lasik

Avant l’opération

Avant une intervention Lasik, le bilan préopératoire débute par un entretien au cours duquel le praticien interroge le patient sur ses antécédents médicaux ainsi que la nature de ses activités sportives et professionnelles.

Ce dernier point est important, puisque le protocole Lasik induit, par sa première étape (découpe du volet stromal), une fragilité biomécanique légère mais définitive de la cornée. Elle est généralement acceptable, mais ce traitement est contre-indiqué pour les sujets qui pratiquent des sports violents ou dont l’activité professionnelle induit un risque conséquent de choc oculaire. Dans ces différents cas, il convient alors d’orienter le patient vers une autre chirurgie, PKR ou SMILE par exemple.

Ensuite, différentes analyses sont réalisées. Elles servent à déterminer le degré de correction optique à apporter par photoablation et à détecter toute contre-indication au traitement : fragilité cornéenne, cornée d’épaisseur inférieure à 500 micromètres ou kératocône. Une éventuelle sécheresse oculaire doit aussi être recherchée, nécessitant éventuellement d’être traitée avant de procéder au traitement, au risque sinon d’être aggravée par l’intervention.

Pendant l’opération

L’opération ne dure jamais plus d’une trentaine de minutes, même si les deux yeux doivent être traités. Après instillation dans l’œil de gouttes anesthésiantes, le chirurgien commence par découper un très fin volet dans la cornée. L’épaisseur de ce « volet stromal » est d’environ 120 micromètres, constitués de l’épithélium (feuillet cornéen le plus externe) et des couches superficielles du stroma, tissu localisé sous l’épithélium. Le volet stromal reste attaché par l’un de ses côtés qui va jouer le rôle de charnière, un peu comme pour une fenêtre.

Cette étape se fait de plus en plus souvent en utilisant un laser Femtoseconde, qui permet de réaliser des coupes extrêmement précises et remplace le micro-bistouri  (« kératome ») utilisé par le passé.

Ensuite, pour se donner accès au stroma, le praticien bascule le capot stromal sur le côté, puis, à l’aide d’un laser différent (« laser Excimer »), vient remodeler la forme de la cornée à ce niveau.

Les gestes exacts dépendent du trouble visuel à corriger. Il peut par exemple s’agir d’aplatir le centre de la cornée pour traiter une myopie ou, au contraire, d’en amincir la périphérie, pour la bomber davantage et soigner une hypermétropie.

Tous les gestes chirurgicaux sont assistés par ordinateur, en utilisant des algorithmes de traitement différents selon les cas, afin d’assurer la précision de la correction optique délivrée. Par ailleurs, un système « eye tracker » permet de compenser les éventuels mouvements de l’œil au cours du traitement. A la fin de celui-ci, le volet stromal est rebasculé dans sa position initiale et une lentille pansement est mise en place.

Après l’opération

Le traitement Lasik ne requiert aucune hospitalisation et le patient peut rentrer chez lui après l’intervention.

Suites post-opératoires du Lasik

Le Lasik est un traitement indolore.  Néanmoins, après que les effets de l’anesthésie se soient dissipés, il est classique de ressentir une très légère sensation de brûlure, des picotements, et d’être un peu plus sensible à la lumière vive. La paupière est souvent légèrement enflée et des taches rouges peuvent apparaître sur le blanc de l’œil. Toutes ces manifestations sont normales et ne doivent pas inquiéter.

Au cours de la première semaine, l’œil opéré doit être protégé de tout contact mécanique. Il faut absolument éviter de le frotter et il doit être recouvert d’une coque protectrice pendant les périodes de sommeil. Un traitement post-opératoire est par ailleurs prescrit pour environ 1 mois, composé de collyres antibiotiques et anti-inflammatoires, parfois accompagnés de larmes artificielles pour prendre en charge une légère sécheresse oculaire temporaire.

Les consultations de suivi ont lieu dès le lendemain du traitement puis environ 1 mois plus tard. Elles permettent de suivre la bonne évolution du patient et de le guider dans sa convalescence. Notamment, la reprise des activités doit se faire sous contrôle du praticien.

De nombreux sujets retournent travailler le lendemain de l’intervention. Cependant, il faut environ 15 jours avant de pouvoir reprendre la natation et les autres sports doux, délai qui doit être porté à 1 mois pour les activités plus exigeantes physiquement.

La vision du patient est classiquement un peu brouillée immédiatement après le traitement. Cela est en général très temporaire : chez la plupart des sujets traités, l’effet positif du Lasik est notable dès le lendemain de l’opération et l’amélioration se fait progressivement en 1 ou 2 jours, notamment quand il s’agissait de traiter une amétropie légère. Dans les autres cas, le temps de récupération peut être un peu plus long.

C’est surtout le traitement de la presbytie au Lasik qui induit une récupération longue, parfois plusieurs semaines, car il nécessite une phase de neuro-adaptation.  

Risques et complications possibles 

Le Lasik est un traitement sûr, même si, comme pour tout acte chirurgical, des complications sont en théorie possibles, souvent bénignes.

Des phénomènes de sécheresse oculaire post-opératoire sont rapportés chez environ 20% des patients, momentanés dans la majorité des cas, et les formes graves ne concernent que 3% des patients 3 mois après l’intervention.

D’après certaines études, 15% des patients traités ressentent des éblouissements ou des halos lumineux. Ces phénomènes transitoires disparaissent généralement en 2 ou 3 mois.

Les infections post-opératoires (kératites infectieuses) ne surviennent que dans 1% des cas et l’inflammation de la zone localisée sous le volet stromal (« kératite lamellaire diffuse ») ne se produit que chez 0,5% des sujets.

Certaines complications sont liées à la découpe du volet stromal. Il peut notamment s’agir d’une opacification de la cornée due à une cicatrisation anormale, d’un déplacement du capot ou de la formation de « plis » à sa surface.

La complication la plus redoutée est l’ectasie secondaire, déformation de la cornée qui se déclenche parfois des années après la chirurgie. Elle n’est observée que dans 1 cas sur 700 000, le plus souvent chez des individus atteints d’un kératocône non détecté au cours du bilan préopératoire. 
  

Résultats du Lasik

Les études réalisées chez les sujets traités au Lasik annoncent un pourcentage de satisfaction d’environ 95%. Tous défauts de vision confondus, 98% des patients traités peuvent ensuite se passer totalement de verres correcteurs et le taux de retouche nécessaire pour corriger une sous ou une sur-correction est faible, de l’ordre de 3%.