Traitement chirurgical de l’astigmatisme
Pour les patients astigmates qui ne souhaitent plus porter de lunettes ou de lentilles, la chirurgie réfractive offre aujourd’hui tout un éventail de méthodes. Chacune d’entre elles est plus ou moins adaptée à chaque patient, en fonction de ses caractéristiques cornéennes, de la puissance de son astigmatisme, de son style de vie, ou encore de son âge.
Selon les cas, il peut s’agir de mettre en place une lentille artificielle entre l’iris et le cristallin ou de remplacer ce dernier après l’avoir extrait. Outre ces techniques implantaires, l’astigmatisme peut aussi être corrigé en travaillant sur la cornée avec un faisceau laser, pour en modifier la forme et apporter la correction optique nécessaire.
L’astigmatisme
Lorsque les rayons lumineux traversent le globe oculaire, leur direction est modifiée grâce au pouvoir de réfraction des deux lentilles naturelles convergentes de l’œil que sont le cristallin et la cornée.
Si la réfraction est parfaite, la lumière converge en un point unique, le « foyer », qui est localisé exactement à la surface de la rétine. Cela n’est cependant pas toujours le cas, en particulier chez les astigmates. En effet, plutôt que d’être uniformément courbée, en forme de portion de sphère, leur cornée est de forme ovoïde, un peu comme un ballon de rugby.
Ce défaut morphologique induit la formation de plusieurs foyers. Pratiquement, cela signifie que, plutôt que de se former dans un seul plan, les images sont comme « étalées » dans l’axe antéro-postérieur de l’œil. Plus rarement, l’astigmatisme est dû à la forme du cristallin, et l’on parle alors d’astigmatisme « interne ».
Dans tous les cas, les astigmates voient mal de près comme de loin, d’autant plus que ce trouble s’accompagne très souvent de myopie ou d’hypermétropie (astigmatisme « associé »).
Cela peut être corrigé par le port de verres correcteurs, solution répandue car partiellement prise en charge par l’Assurance Maladie. Néanmoins, pour les patients qui souhaitent s’affranchir du port de lunettes ou de lentilles, il existe aujourd’hui de multiples solutions de chirurgie réfractive.
Les méthodes de chirurgie réfractive au laser pour traiter l’astigmatisme
Le traitement au laser de l’astigmatisme en pratique
Le traitement de l’astigmatisme via une chirurgie laser se déroule en mode ambulatoire. Les interventions ont lieu après instillation de gouttes anesthésiantes dans l’œil. Quel que soit le protocole opératoire, ce sont des traitements rapides qui durent au maximum 30 minutes, même quand les deux yeux doivent être opérés.
Lasik et PKR
Lasik et PKR sont des techniques qui reposent sur le même principe : modifier la forme de la cornée par photoablation au laser Excimer, pour corriger ses irrégularités, afin que les rayons lumineux convergent en un point unique sur la rétine.
La cornée est formée de trois couches. La plus externe est appelée « épithélium », feuillet sous lequel se situe le « stroma », au-dessus de la couche la plus profonde (« endothélium »).
C’est au niveau du stroma cornéen que doit être appliqué le laser et le Lasik et la PKR diffèrent par la manière utilisée pour y accéder.
Au cours d’un Lasik, le chirurgien commence par découper, à la surface de la cornée, un capot appelé « volet stromal ». Il reste attaché par l’un de ses côtés et est basculé pour donner accès au stroma et lui appliquer le laser Excimer. Une fois la correction requise apportée par photoablation, le volet stromal est replacé dans sa position initiale.
Le protocole PKR est différent. En effet, pour accéder au stroma, le praticien retire une portion de l’épithélium cornéen, par pelage délicat ou en utilisant le faisceau laser (« Trans PKR »). Dans les deux cas, cette première étape donne accès au stroma et permet de modifier la courbure cornéenne avec le laser Excimer.
De façon générale, parce qu’il permet une récupération plus rapide et totalement indolore, le Lasik est préféré à la PKR. Celle-ci constitue néanmoins une solution alternative au Lasik si la cornée du patient est trop fine (moins de 500 micromètres) ou s’il exerce un métier ou un sport induisant un risque conséquent de choc oculaire.
SMILE
Le protocole SMILE ne se base pas sur une photoablation des tissus. Cette méthode met en effet en jeu l’utilisation d’un laser Femtoseconde, qui permet de réaliser des coupes d’une précision extrême. Grâce à cet outil, la correction optique est apportée en découpant dans la cornée une minuscule « galette » dont les caractéristiques sont calculées au cours du bilan préopératoire.
Traitement de l’astigmatisme par pose d’implants
C’est généralement quand le traitement de l’astigmatisme au laser est contre-indiqué ou bien que l’astigmatisme à corriger est trop puissant, que la pose d’implants est recommandée. Ceux qui sont mis en place en remplacement du cristallin sont aussi particulièrement indiqués chez les patients atteints de cataracte ou proches de l’être.
La pose d’implants en pratique
Quel que soit le type d’implant à mettre en place pour corriger un astigmatisme, l’intervention est toujours rapide et dure une demi-heure au maximum. La chirurgie a lieu sous anesthésie locale et ne nécessite aucune hospitalisation.
Les implants Phake
L’un des avantages des implants Phake est que leur pose est un processus purement additif. Ces lentilles artificielles sont introduites entre l’iris et le cristallin, via une incision de quelques millimètres.
Ce mode opératoire ne nécessite le retrait d’aucune structure oculaire et, si nécessaire, l’implant peut être retiré aisément, le patient retrouvant alors la vue qui était initialement la sienne. Faits d’un matériau extrêmement biocompatible et qui ne provoque aucun phénomène de rejet, les implants Phake permettent de corriger les astigmatismes de 0,5 à 6 dioptries.
Chirurgie du cristallin
Outre une intervention laser ou la pose d’implants Phake, il est aussi possible de corriger l’astigmatisme en mettant en place une lentille artificielle en remplacement du cristallin, après fragmentation de ce dernier aux ultrasons et extraction des débris obtenus.
Cette technique peut parfois être pratiquée sur un cristallin encore clair (Prelex) mais prend aussi tout son sens chez les patients déjà atteints de cataracte ou proches de la soixantaine.
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