Presbylasik

Qu’est-ce que le Presbylasik ? 

La presbytie est le défaut de vision le plus répandu : elle touche environ 2 milliards d’individus dans le monde. Ce trouble est dû à la rigidification progressive du cristallin, qui se déclenche à partir de 45 ans. Cette perte d’élasticité fait alors que le cristallin est de moins en moins capable de « zoomer » pour voir de près. Elle progresse jusqu’à 65 ans environ, puis se stabilise aux alentours de 2,5 ou 3 dioptries de puissance.

La presbytie peut être prise en charge par le port de verres correcteurs adaptés. Cependant, sa progression fait qu’elle devient souvent trop gênante au quotidien. Ainsi, pour s’affranchir du port de lunettes ou de lentilles et bénéficier d’un meilleur confort visuel, certains patients optent pour une prise en charge chirurgicale de la presbytie.

Chez les sujets encore jeunes, éloignés de l’âge de la cataracte, ce sont les méthodes laser qui sont recommandées, PKR ou Presbylasik, variante du Lasik. Elles ont pour principe de remodeler la courbure cornéenne, par photoablation, pour modifier le pouvoir de réfraction de l’œil.

Dans quels cas avoir recours au Presbylasik ?

Le Presbylasik est destiné aux patients atteints de presbytie et de moins de 60 ans. Passé cet âge-là, il est en effet préférable d’envisager une intervention de remplacement du cristallin par une lentille artificielle, puisque le déclenchement de la cataracte au cours des années à venir rendra certainement cette opération nécessaire.

Déroulement d’un Presbylasik

Avant l’opération

Au cours d’une consultation organisée en amont du traitement, le praticien commence par s’assurer de l’absence de contre-indications au Presbylasik. Certaines sont liées au mode de vie du patient, comme la pratique de sports violents ou un métier qui augmente le risque de choc oculaire. D’autres sont anatomiques, comme une cornée trop fine (épaisseur de moins de 500 micromètres) ou présentant des irrégularités.

Une fois la solution de traitement au Presbylasik validée, il convient de déterminer la stratégie opératoire la plus adaptée au patient. Elle est intimement liée à l’état de sa vision hors presbytie. Par exemple, chez un patient emmétrope (non atteint de myopie, hypermétropie ou astigmatisme), qui doit porter des verres correcteurs pour assurer une bonne vision proche, le choix est souvent fait de n’opérer que l’œil dominé, qui permettra ensuite la bonne vision de près, et de ne pas opérer l’œil dominant, pour conserver la qualité naturelle de vision lointaine.

Pendant l’opération

Après introduction dans l’œil de gouttes de collyre anesthésiant, la première étape de l’intervention consiste à découper dans la cornée du patient une sorte de petite fenêtre qui reste attachée par l’un de ses côtés. Cela s’est longtemps fait de manière manuelle mais, aujourd’hui, c’est souvent un laser Femtoseconde qui est utilisé pour découper ce « volet stromal ».

Il est alors basculé, ce qui donne accès au stroma, couche cornéenne intermédiaire. C’est en effet là que doit être appliqué un second laser (laser Excimer), pour pratiquer la photoablation nécessaire, selon la stratégie opératoire définie avant l’intervention. Il peut par exemple s’agir de créer différentes zones sur la cornée : l’une, périphérique, pour la vision lointaine, l’autre, centrale, dédiée à la vision de près. Selon les cas, un seul œil est opéré, ou bien les deux, alors traités de façon identique ou non.

L'opération ne dure jamais plus de 30 minutes. Une fois terminée, le volet stromal est remis dans sa position initiale et une lentille pansement est mise en place. 

Après l'opération

Le Presbylasik est une intervention qui se déroule en mode ambulatoire. Il est possible de regagner son domicile immédiatement après, de préférence accompagné et sans utiliser les transports en commun, pour éviter les chocs sur l’œil opéré. 

Suites post-opératoires du Presbylasik

Les douleurs post-opératoires sont négligeables bien qu’il soit extrêmement fréquent de ressentir une gêne, comme un corps étranger dans l’œil opéré.
 
Généralement pendant 7 jours, les collyres prescrits doivent être utilisés en suivant strictement la posologie, leur action antibiotique et anti-inflammatoire est en effet primordiale pour éviter toute forme de complication.

Au cours de cette période, la protection mécanique de l’œil est essentielle, assurée par le port d’une coque protectrice au cours des phases de sommeil et de lunettes dans la journée. Le patient doit par ailleurs absolument éviter de se frotter les yeux.

Puisque le traitement n’est pas couvert par l’Assurance Maladie, il ne donne lieu à aucun arrêt de travail. Il est pourtant conseillé de se reposer pendant 3 ou 4 jours, en évitant les efforts. Rythmée par le praticien, la reprise des activités physiques dépend de leur nature. Celles qui impliquent un risque de choc oculaire sont à proscrire pendant 1 mois.

Risques et complications possibles 

Bien qu’elles ne puissent pas être totalement exclues, les complications du Presbylasik sont rarissimes. Des infections post-opératoires sont parfois rapportées, mais les désagréments les plus fréquemment observés consistent en une hyper-photosensibilité ou l’apparition d’une sécheresse oculaire, momentanées dans la plus grande majorité des cas. 

Résultats du Presbylasik

Les résultats du Presbylasik sont généralement excellents. Cependant, l’intervention corrige la presbytie telle qu’elle est à un moment donné de la vie du patient. Elle va néanmoins continuer à progresser, et il est alors possible que le port de verres correcteurs s’avère de nouveau nécessaire quelques années plus tard. Par ailleurs, comme toujours dans le cas du traitement chirurgical de la presbytie, il est fréquent que les patients opérés aient davantage besoin de lumière pour lire qu’auparavant et qu’ils aient à porter des lunettes dans certaines circonstances.

Enfin, si le Lasik est généralement connu pour la vitesse de récupération visuelle post-opératoire, le Presbylasik fait un peu exception à cette règle. En effet, quelle que soit la stratégie opératoire choisie, en opérant un œil uniquement ou les deux, traités ou non de manière identique, le cerveau va devoir apprendre à analyser les données transmises par ce tout nouveau système visuel. Cette phase de neuro-adaptation dure de quelques jours à quelques semaines selon les patients.