Traitement chirurgical du strabisme
Si la prise en charge du strabisme est souvent possible via des mesures médicales conservatives, il peut néanmoins arriver qu’une intervention chirurgicale soit nécessaire. Cette chirurgie oculomotrice vise alors les structures musculaires.
Elle se déroule sous anesthésie générale et dure 30 minutes. Le résultat final est observable rapidement après 1 mois environ. Il est généralement bon, même si le port de verres correcteurs adaptés reste nécessaire dans la majorité des cas.
Qu’est-ce que le traitement chirurgical du strabisme ?
Les mouvements de chaque œil sont commandés par 6 muscles. Ils permettent aux deux yeux de travailler de manière coordonnée, en les alignant simultanément vers l’objet à observer. Néanmoins, puisque les yeux sont séparés de quelques centimètres, ils envoient des images légèrement différentes au cerveau, qui les fusionne et les interprète, pour permettre une vision binoculaire et la perception de la profondeur, de la distance et du relief.
En cas de strabisme, quand les yeux ne sont pas correctement alignés et ne regardent pas le même. objet, les deux images reçues par le cerveau sont trop différentes. Le mode de prise en charge de ce trouble dépend principalement de ses caractéristiques, de son ancienneté et de l’âge du patient.
Lorsque des mesures conservatives ne constituent pas un traitement satisfaisant, une chirurgie peut être envisagée. Elle vise alors les muscles oculaires, pour améliorer le confort visuel ou l’aspect esthétique, et concerne systématiquement les deux yeux, même si un seul semble touché.
Dans quels cas avoir recours au traitement chirurgical du strabisme ?
Une intervention de chirurgie oculomotrice peut constituer le traitement indiqué pour de nombreuses formes de strabisme. Ce mode de prise en charge est aussi recommandé en cas d’intolérance à certains traitements médicaux, notamment le port de prismes, lentilles qui permettent de repositionner les images dans l’axe de chaque œil.
Le but de l’intervention peut être de soulager ou supprimer une diplopie, de restaurer une vision binoculaire, de prendre en charge des douleurs cervicales dues à un mauvais positionnement de la tête et du cou, ou encore d’améliorer la mobilité de l’œil qu’impactent certaines maladies. Cette chirurgie peut évidement aussi être réalisée pour corriger l’aspect esthétique et renforcer la confiance du patient.
Déroulement du traitement chirurgical du strabisme
Avant l’opération
Avant l’intervention, un bilan orthoptique permet d’identifier les muscles à corriger et de déterminer les gestes chirurgicaux qui devront être réalisés. Le chirurgien se renseigne par ailleurs sur les antécédents du patient, ses éventuels allergies ou troubles neurologiques et les traitements médicaux qu’il suit.
L’anesthésiste doit aussi être rencontré au moins 48 heures avant la chirurgie. Le jour de celle-ci, le patient doit se présenter à jeun depuis au moins 6 heures, non maquillé, et en ayant pris soin de ne pas porter de lentilles de contact dans les 48 heures qui précèdent le traitement.
Pendant l’opération
L’opération se déroule sous anesthésie générale dans la plus grande partie des cas. Elle dure 30 minutes en moyene, en fonction de l’étendue et de la complexité des gestes à réaliser. Quels qu’ils soient, ils consistent à diminuer ou au contraire augmenter la force d’un ou plusieurs muscles oculaires, par exemple en déplaçant leur attache sur l’oeil ou en les raccourcissant. Cela se fait après que le chirurgien ait pratiqué une minuscule incision dans la conjonctive. Elle est suturée en fin d’intervention avec des fils qui se résorberont d’eux-mêmes.
Après l’opération
Le traitement a le plus souvent lieu en mode ambulatoire. Après quelques heures en observation, le patient peut regagner son domicile dans la journée, raccompagné par un proche.
Suites post-opératoires du traitement chirurgical du strabisme
Les douleurs post-opératoires sont généralement légères, et le traitement prescrit, qui doit être suivi à la lettre, inclut notamment des antalgiques pour les soulager.Le traitement local est à débuter le lendemain.
Il est normal que les yeux soient rouges, larmoyants et un peu enflés, produisant souvent des sécrétions rosâtres et des croûtes. Elles doivent être nettoyées délicatement, avec des compresses stériles et du sérum physiologique. L’application de compresses d’eau très froide permet par ailleurs de limiter le gonflement des yeux.
Les désagréments évoqués plus haut se résorbent en quelques jours, de même que l’hématome qui se forme classiquement. En revanche, la sclère (blanc de l’œil) peut rester rouge pendant quelques semaines. Pour sa part, la cicatrisation de la conjonctive demande plusieurs jours.
Dans les heures voire les jours qui suivent le traitement, les patients peuvent avoir la vision trouble ou double. L’amélioration se fait de manière progressive. Il est généralement conseillé de porter des lunettes en permanence, pour protéger les yeux, voire des verres teintés en cas d’hypersensibilité à la lumière du soleil.
Pour éviter les complications, le retour aux activités doit se faire en suivant scrupuleusement les indications du praticien. Généralement, dès le lendemain de l’intervention, il est possible de lire ou d’utiliser des écrans. Mais, les activités physiques importantes (sport, jardinage…) ne peuvent être reprises qu’après 15 jours, et les baignades sont à proscrire pendant au moins 2 semaines.
Au cours de cette période, il convient aussi de ne pas se maquiller, d’éviter une trop grande exposition au soleil, le froid, les courants d’air et les environnements poussiéreux. Enfin, il faut attendre environ 2 mois avant de pouvoir porter de nouveau des lentilles de contact.
Le suivi post-opératoire se fait au cours d’au moins deux consultations, 3 ou 4 jours après l’intervention puis quelques semaines plus tard, pour évaluer le résultat. Il faut cependant contacter le praticien au plus vite en cas de chute de la vision, douleurs anormales et gonflement ou rougeurs qui réapparaissent.
Risques et complications possibles
Les complications sont rarissimes. Elles restent cependant possibles, comme pour tout traitement chirurgical, et sont de nature variée. Il peut s’agir d’une sur ou sous-correction du strabisme, d’une modification de l’acuité visuelle, de l’apparition d’un ptôsis, de la formation d’un kyste au niveau de la zone d’incision, d’une inflammation de la sclère ou encore d’un développement infectieux. Plus grave encore, les épisodes de perforation de la paroi oculaire ne sont rapportés que dans 1 cas sur 5000, et les ischémies (diminution de la circulation sanguine vers l’avant de l’œil) dans 1 cas sur 13000.
Résultats du traitement chirurgical du strabisme
Il faut environ 1 mois pour observer le résultat final de l’intervention. Il est généralement bon même si, rarement, des traitements complémentaires doivent être envisagés, voire une nouvelle opération. Les cas de récidive sont rares, surtout observés chez les enfants. Une fois l’intervention réalisée, un suivi régulier doit être mis en place et le port de lunettes adaptées reste nécessaire dans la majorité des cas.
Le strabisme
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