Correction optique chez l’enfant
L’œil d’un enfant est en croissance les 5 premières années de vie, et la réfraction de l’enfant est donc en perpétuelle évolution. La première année de vie, il est classique d’observer certains troubles (hypermétropie et astigmatisme), qui s’amenuisent progressivement au fil du temps.
Néanmoins, des amétropies trop fortes, aux effets potentiellement amblyogènes, imposent la mise en place d’une correction optique chez l’enfant, de même qu’une anisométropie (différence de correction entre les deux yeux) trop importante ou un strabisme. L’étude de la réfraction de l’enfant doit alors systématiquement se faire sous cycloplégie et cet examen doit être renouvelé régulièrement. Certains aspects pratiques sont aussi essentiels, comme la forme des montures de lunettes ou l’attitude des adultes, pour persuader le jeune patient de l’importance du port de ses verres correcteurs.
Quand faut-il mettre en place une correction optique chez l’enfant ?
La longueur moyenne du globe oculaire est de 23 millimètres chez l’adulte. Cependant, avant d’atteindre cette taille, l’œil de l’enfant grandit, comme le reste de son organisme. La croissance est très rapide au cours des 18 premiers mois : l’œil s’allonge d’environ 3,5 mm sur cette période. Ensuite, jusqu’à environ 4 ans, le gain de taille annuel est d’environ 1 mm. La taille d’oeil adulte est en générale acquise à plus ou moins 5 ans.
Ces différents éléments expliquent que la réfraction optique exercée par l’œil de l’enfant évolue au fil du temps. Ainsi, de nombreuses études montrent qu’il existe une hypermétropie physiologique modérée et qu’elle diminue normalement de façon progressive avec l’âge. De même, les nouveau-nés sont souvent légèrement astigmates, mais ce trouble s’amenuise lui aussi jusqu’à l’âge de 4 ans.
Néanmoins, même si l’existence d’amétropies chez l’enfant a des explications physiologiques, ces troubles peuvent, selon leur puissance, favoriser le développement d’une amblyopie. Plus précisément, une hypermétropie supérieure à 3,5 dioptries (D), un astigmatisme de plus de 1,5 D ou une myopie au-delà de -1 D, constituent des facteurs amblyogènes et, à ce titre, doivent être pris en charge par le port de verres correcteurs. Il en est de même pour certaines anisométropies, terme qui décrit une inégalité du pouvoir de réfraction entre les deux yeux.
Par ailleurs, en cas de strabisme, la prescription d’une correction optique est toujours nécessaire, notamment la correction totale de l’hypermétropie en cas de strabisme convergent.
Verres correcteurs chez l’enfant : mesure de la réfraction
Jusqu’à l’âge de 3 ans, la mesure de la réfraction chez l’enfant doit systématiquement se faire en annihilant momentanément les capacités d’accommodation du cristallin (cycloplégie). En effet, puisque les enfants sont naturellement hypermétropes, ils accommodent davantage que les adultes.
Ainsi, pour déterminer précisément la puissance de la correction optique à apporter, des gouttes d’atropine ou de cyclopentolate doivent être instillées pour provoquer la cycloplégie souhaitée avant de réaliser un examen ophtalmologique. Ces deux produits sont les seuls qui permettent d’assurer une cycloplégie efficace.
Les montures : un point essentiel pour la correction optique chez l’enfant
L’importance de la forme des montures de lunettes chez l’enfant ne doit pas être négligée. En effet, contrairement à l’adulte qui utilise principalement les deux tiers inférieurs des verres, le sujet jeune se sert lui majoritairement des deux tiers supérieurs. Il est donc primordial d’équiper un enfant de verres hauts, centrés sur l’œil, et qui remontent jusqu’aux sourcils, pour être sûr de couvrir l’intégralité du champ visuel et éviter que le patient ne puisse regarder au-dessus de ses lunettes en penchant la tête en avant.
De même, la forme des montures doit éviter que les lunettes ne glissent le long du nez, ce qui rendrait sinon la prescription complètement inefficace. Enfin, autre aspect pratique, les verres anti-reflets sont déconseillés chez les sujets jeunes, puisqu’ils se salissent davantage que les autres.
Les aspects psychologiques de la correction optique chez l’enfant
Sauf très jeunes et encore peu soucieux de leur apparence, il est relativement rare que les enfants soient enchantés de se voir prescrire des lunettes, et surtout de devoir les porter en permanence, ce qui est le cas jusqu’à au moins 6 ans.
Le rôle des parents est à ce titre essentiel. Ils doivent être convaincus de l’importance du traitement et des risques encourus par leur enfant s’il n’est pas suivi régulièrement, si les montures ne sont pas adaptées et, bien entendu, si la correction n’est pas portée. Sur ce point, il est aussi important de discuter avec les personnels de crèches ou les professeurs qui doivent eux aussi s’assurer du port constant des lunettes. Par ailleurs, l’attitude attentive des adultes quant au port des lunettes prescrites est généralement un facteur de motivation chez l'enfant qui finit par comprendre leur importance. L’inverse est aussi vrai…
De plus, comme sur tous les sujets d’ailleurs, il est important que les parents soient à l’écoute de l’enfant préadolescent ou de l’adolescent. Notamment, le choix des montures, leur « look », doit se faire de façon consensuelle, au risque sinon que le patient n’enlève ses verres en cachette aussitôt sorti du domicile familial.
Enfin, si le port de lunettes est vraiment perçu comme une contrainte esthétique, l’utilisation de lentilles de correction doit être discuté avec l'ophtalmologiste. Par exemple, leur utilisation pour la prise en charge des strabismes accommodatifs avec excès de convergence donne de très bons résultats.
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